Guerrier en soif d'action !

La nouvelle campagne n'avait débuté que depuis quelques jours mais déjà la poiscaille française en prenait la tronche ! Enfin, il s'agit là d'une évidence ! Même le cul en feux à l'infirmerie, les corps des blessés se comptant par centaines de milliers, il est évident que les français se prennent la raclée de leur vie. Par définition un français est bon pour engager le soldat russe dans la voie de la virilité; pour ceux où il n'y avait aucun problème de ce côté... Rien de telle qu'une petite échauffée sur les lignes bleues pour se remémorer ces si bonnes sensations...

C'est sûr cette bonne ambiance que les deux bataillons d'Ivan Gadziroff attaquèrent un bataillon français qui semblait en alerte. Malgré sa position bien éloignée, son chef de bataillon était un tel piètre combattant qu'il ne put garder les rangs face aux deux brèves slaves lancées... Une fois qu'il eut replacé correctement ses hommes, il se mit en quête des nouvelles fraîches de la journée.

Une estafette lui apporta le courrier et il apprit, non sans joie, qu'il était invité à se rendre au Bivouac Cosaque. Sans plus attendre, il prit quelques bouteilles de sa réserve pour les bonnes manières et un petit boulet de canon miniature dans sa poche pour se protéger d'éventuel brigand à son encontre durant la traversée... A son grand dam, il n'en trouva aucun sur son chemin malgré son petit détour dans quelques forêts sombres à souhait...

Une fois arrivé il tendit sa lettre d'invitation aux gardes et fit part de ses intentions :

Bonjour compagnon ! Je me présente : Ivan Gadziroff. Je me rends ici dans l'espoir d'intégrer les rangs du 1° Pulk de Cosaques. Bien entendu j'ammène de quoi boire et nous réchauffer le coeur ! Et dit en passant, j'ai beau avoir le sang chaud, j'me les gèle par ce temps ! Donc vous permettez, j'me sers en attendant la suite...

Il s'assit à même le sol, non sans faire attention à pas s'abimer les os en mettant tout son poid sur son boulet... Et se mit à boire quelques premières goulées bien méritées pour cause de ggrrrraaaaannnddddee déception ! Son boulet était toujours sur lui et il ne demandait qu'à exploser à la tronche des sous-fifres du soit-disant Empereur des français... Vaudrait mieux pas pour lui qu'il pointe le bout de son nez près d'un Gadziroff, car il pourrait bien se le faire exploser à coup de canon vrombissant de mitrailles !

Les gardes avaient prévenu Vitali de l'arrivée récente de deux chefs cosaques. Ceux-ci venaient de la province natale d'Isaac Mosiav. Si tous les fils du Don étaient de la trempe d'Isaac, il ne faisait aucun doute que les Gadziroff ne manqueraient pas d'audace et d'ardeur au combat.

Vitali parvint jusqu'au bastion d'entrée de la Sich, fraichement construit depuis l'arrivée récente des cosaques sur ce nouveau territoire en proie aux affres de la guerre. Chaudement vêtu, il avisa les guerriers qui entraient sous la protection des remparts de bois, en train de décharger des tonneaux de vodka des charriots avec lesquels ils étaient venus. C'était plusieurs centaines de cosaques du Don qui venaient renforcer le "1er Pulk".

Une manne très appréciable en ces heures où le "Pulk" vivait l'un des pire épisode de son passé militaire, devant un IIIème CORPS ennemi qui s'était du jour au lendemain, vu pousser des ailes.


"_ Salut à toi, camarade! Et soit le bienvenu parmi nous... Ta réputation t'a précédé dans cette enceinte. Il l'aura pas fallu beaucoup de bouteilles de vodka pour délier la langue d'Isaac. Nous savons donc tout de toi, les blagues potaches, les rapines dans les hameaux russes, les filles collectionnées... Il ne nous reste plus qu'à éprouver ta valeur dans la mêlée."


Vitali ouvrit son manteau et en sortit deux dossiers qui sentaient la vodka, et tachés de graisse de viande. Il les frotta machinalement du revers de la main, et les tendit à Ivan et son second.


"_ C'est pour l'administration russe! J'm'en passerai bien, mais c'est nécessaire. En réalité, cela nous permet surtout de procéder à des partages équitables de nos prises de guerre. Avec des effectifs détaillés, nous veillons ainsi à ce que nul ne soit lésé. Vous n'aurez qu'à apposer vos signatures, et l'entrée de vos sotnias pour la période d'essai au "1er Pulk" sera officielle."
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HRP/ Pense à postuler avec tes deux compagnies, de sorte que je puisse les valider, et que tu nous rejoignes au front...

HRP : c'est fait !

Ivan signa et Boris resté si discret jusque là en fit de même. Ils ne regardèrent que les petits caractères, par habitude, mais rien de traître ne leur sauta aux yeux. Ivan reprit la parole :

En parlant d'éprouver ma valeur dans la mêlée, serait-il possible de me laisser quelques temps sur ma branche de front ? Je m'explique, mes hommes sont un peu légers à la reprise... Il leur faut reprendre de l'expérience sur le terrain au plus vite pour ensuite pouvoir vous servir efficacement... Et... J'aimerais vous en dire plus mais peut-être que ce lieu n'est pas adequa pour parler stratégie militaire contre l'ennemi... ?

Vitali appréciait le zèle et la motivation de ces deux cosaques du Don. Leurs propos prouvaient la volonté qu'ils avaient d'en découdre avec l'ennemi.


"_ En effet, ce n'est pas vraiment le lieux pour discuter de stratégie. Surtout lorsqu'elle concerne les cosaques. Nous avons ici quelques "invités" qui ne sont pas cosaques, et qui pourraient entendre quelques bribes de conversation qui ne leur seraient pas destiné. N'hésite pas à te présenter et à faire part de tes idées, à la Rada. Tu devrais y avoir accès maintenant. Dans le cas contraire, averti-moi. A propos de la situation actuelle de tes cosaques dans l'extrême est, reste là-bas le plus longtemps possible... Inutile de perdre plusieurs semaines de voyage sans livrer bataille. Tu auras tôt fait de nous rejoindre après un prochain rapatriement sanitaire."