Pietr Von Bauman

Un homme d'une trentaine d'année penetra dans le bivouac Cosaque. Il venait à peine d'arriver sur place, mais il semblait avoir été là depuis le début. Il transportait avec lui un gros sac, qu'il déposa devant lui.

Bien le bonjour à vous les Cosaques, je suis Herr Pietr Von Bauman. Je viens tout juste de débarquer en ces lieux, mais j'ai eu l'occasion de montrer ma valeur mon combat en tant que mercenaire aux services du plus offrant. Aujourd'hui, je souhaite m'associer à vous dans le but de botter les fesses de mon dernier "patron" qui n'a pas été très correct avec moi.

Puis il ouvrit le sac qui se trouvait devant lui et en sortit une bouteille.

Je vous ai ramené quelques bouteilles de chez moi...peut etre que certains d'entre vous aiment le Schaps ?

Il debouchonna la bouteille et en but une gorgée.

En tout cas, j'espere que vous m'en voudrez pas de ne pas vous attendre, mais je meurs de soif...plutot difficile le temps ces derniers jours.

Un énorme cosaque déplaçait sa graisse jusqu'à la taverne. Il avait appris il y a peu que de nouvelles troupes d'origine prussiennes avaient rejoint le "Kazak Voïsko". Enveloppé dans son caftan de laine noire, il fit son entrée dans la bicoque aux murs à pans d bois et de torchis. Enfin, il ôta son bonnet en laine de mouton, libérant un crâne chauve et luisant.


"_ Haaaa...!!! Te voilà donc Von Bauman! Entre les polonais, les autrichiens et autres prussiens qui pullulent à la Sich, tu ne te sentiras pas dépaysé, ici! Ha Ha Ha... Mais je vois que tu as amené de quoi parler! Bieeeen...! Au moins vous autres teutons, savez boire...! Ce n'est pas comme ces "culs-blancs" qui laissent dans leurs campements dévastés, des tonneaux de ce liquide qu'ils appellent "vin"!"


Et Vitali, l'oeil brillant d'éclat à la vue du schnaps, se saisit de la bouteille que lui tendait Pietr. Il en but plusieurs gorgées, en laissant couler généreusement dans sa moustache et sa veste de toile grossière. Du revers de la main tout en poussant un râle de satisfaction, il nettoya sommairement sa bouche.


"_ Rhaaaa...! Par le cul de l'Impératrice! Ca réveillerait le plus fainéant des pisse-froids et des bande-mous! J'ai un prussien de ma connaissance qui se ferait un plaisir de goûter de ta cargaison, mon ami! Il commence à désespérer de se contenter de notre vodka... Ha Ha Ha....!"

Un autre cosaque était assis sur un fût de graisse à essieux, près de la tente de la sentinelle. Il tenait son tromblon entre les genôux et graissais le mécanisme. Il était appliqué dans son travail d'autant plus qu'il ne pouvait le faire que d'une seule main.
Tout en nettoyant le canon, il chantonnait:
"Siffler en travaillant, tralalalalala..."

Puis il avisa la troupes d'uniforme teutonique. Voyant qu'on s'en occupait, il continua son travail. Il déchira une cartouche avec les dents, versa la poudre dans le canon, tassa la bourre en papier et recracha la balle qu'il calla au fond de l'arme.

Mais la conversation à côté de lui commençait à s'animer sur un sujet aussi intérssant que l'odeur quelle dégageait.

Sapprochant de Vitali et du visiteur, il dit:
" c'est le livreur de bibine pour Berner, Maüserkelin et Andreas?"
Vitali: "non, c'est un petit nouveau qui veut rejoindre nos rang et qui y met la forme.
Tiens, goûte!" lui dit-il en lui tendant la bouteille de schnaps.

Pokotylo avala une large rasade.
Vitali lui demana: "alors, t'en dit quoi?"

Pokotylo répond alors: "Deutschland, Deutschland über alles,
über alles in der ..."