Voyage en Cozakstan

Après trois longs jours de voyage dans les steppes de Mir, le jeune Sanchov et ses bagages arrivent à dos de mule la nuit en vue d'un improbable campement nomade lourdement armé. Il s'approche des lueurs et des cris avec prudence. De longues mélopées et des rires s'échappent aux alentours des foyers qui illuminent la plaine et les Yourtes. Sur sa droite, des hennissements et une horde de chevaux à la pâture gardée par quelques nomades. Sanchov pousse sa mule en cette direction et se retrouve nez à nez avec un autochtone à l'air patibulaire.

"Bonne et douce nuit , homme des plaines , je me nomme Sanchov, envoyé spécial de la Gazette de Russie. Fraiche nuit, n'est-il pas ? Euh, vous me comprenez, vous parlez ma langue ? On dirait que vous l'avez avalée... Moi Sanchov et Toi ? Qui ?"

l'homme lui faisant face, lui rota tout d’abord au nez avant de sortir un poignard sertit de pierre précieuse.

- mmm... tu me prends pour un idiot petit homme!

se rapproche de lui pour le renifler, lui permettant aussi de pouvoir profiter de l'odeur du cosaque, tout en jouant avec son poignard

- tu pues la donzelle encore pucelle!!! Peut être devrais je t'entailler ton minois pour que tu puisses ressembler à un semblant d'homme!!!

un autre cosaque arriva, se positionna a coté d'eux, sorti son engin et urina tout en parlant

- qui es ce bougre Nakun?

- il dit se nommer Sanchov et travailler pour la Gazette...

- Ah! le voici donc celui dont nous parlais Vitali! Nous t'attendions!

Surpris, Habra repris la parole

- nous attendions cette loque? ...

le 2nd Cosaque, secoua son phénomène et le rangea

- excuse mon ami, il viens tout juste de revenir parmi nous et n'en pas encore au courant de tout. Suis nous! je vais te mener à la RADA!

Les 3 hommes se dirigèrent vers l'entrée du bivouac

Sanchov n'en mène pas large mais est rassuré que ces hommes d'un autre monde comprennent sa langue. La vision du coutelat asséré l'a légèrement refroidi. Il descend de sa mule au doux nom de Renzotte qui broute allégrement l'herbage toute heureuse de cette halte. Les jambes fébriles, Sanchov empoignent les rennes de l'animal pour suivre les deux énergumènes. Mais la longe s'étire et l'animal se cabre en reculant refusant d'avancer. Forçant Sanchov le maigrelet, à lutter contre la détermination du bourricot. Mais le ridicule ne tuant point, il ne bougea d'un pouce.

"Messieurs, je vous prie de m'excuser, mais ma monture refuse de bouger. Et mes bagages y sont attelés. Pourriez-vous m'aider à la déplacer vers votre "RADA" ? Ces bagages sont importants pour moi. Outre mes atours de rechange, j'y ai aussi mes aquarelles et mon écritoire de campagne indispensable à ma visite dans votre campement. "

Le sol boueux qu'empruntait les 3 hommes menait devant une kourène aux murs de torchis. Un cosaque, grand et bedonnant en sorti, vêtu d'un simple charovary bleu délavé. Il exhibait sans complexe son ventre nu et gras, ruisselant de transpiration. Le cosaque portait sous son bras un vieux zipoune, qui eut appartenu au plus grossier des paysans. L'homme se dirigea vers un tonneau, et de son poing couvert de sang, en brisa la fine couche de glace qui s'était formée. Puis il s'aspergea le visage et le torse, se débarbouilla un peu avant d'enfiler son zipoune.
Perplexe, il se figea à l'arrivée des trois hommes qui venant dans sa direction, se dirigeait vers le kroug où siégeait la Rada.



"_ Que nous amènes-tu là, "Nakun"! On laisse rentrer n'importe quoi maintenant dans notre Sich!
_ C'est le scribouillard dont tu nous a parlé l'autre jour à la Rada, Vitali! Il nous est envoyé par ce torche-cul appelé la "Gazette"!
_ Ha oui... j'avais oublié! Manquait plus qu'un gratte-papier dans nos pattes en ce moment, tiens! Qu'est-ce qu'il faut pas faire pour attirer les faveurs de cet enmanché de Tsar!"


La Sich, campeament fortifié du "Kazak Voïsko" et du "Voïsko d'Araktcheïev", grouillait de cosaques en effervescence. De nombreuses sotnias étaient en route vers le nord. Certaines troupes qui étaient en éclaireurs, étaient déjà revenues suite à de violentes échauffourées qui avaient fait les 1ères victimes de cette campagne de la Bérézina. Vitali jaugea encore le moscovite. Il s'essuya les mains à la veste du compagnon d'Habeamovitch, et l'envoya quérir les Chefs de Guerre qui étaient disponibles pour leur demander de se présenter à l'auberge "Chez Natalya".


"_ A condition que tu ne fasses pas encore des tiennes, Habra! Quand tu t'y mets, on ne s'entend même plus hurler!
_ T'en fait pas... Ch'ais m'tenir quand on a du beau monde, fit Habramovitch dédaigneux, en regardant l'étranger avec un rictus au coin des lèvres. Mais au fait, que faisais-tu dans cette kourène? C'était celle de Cagilov, non?
_ Oué...! Popoff a mis en déroute une compagnie de fusillers franskis qui avaient déjà été secoués par Kingtiti, prêt de Lynsk! Il n'a ramené seulement que 3 prisonniers! Je te laisse deviner ce qu'il a fait des autres! Ce furoncle purulent ne peut s'empêcher de soigner les officiers "à sa façon"! Du coup, il ne reste plus que des soldats à interroger! Ils ne savent rien! C'est sûr, j'ai cogné bien assez fort, et Popoff avant moi!
_ Bon toi, le scribouillard! File-nous le train! fit Habramovitch à l'attention de Sanchov. Et ne nous lâche pas sinon... on ne sait jamais sur qui tu peux tomber. La Sich n'est jamais très sûre pour un moscovite... héhéhé..."


https://cosaque.forums-actifs.net/t350p60-chez-natalya

Sanchov , malgrés ses suppliques, fut trainé manu militari par le revers du col par le géant Habra vers la Rada. La Rada ? Laissant derrière lui, âne et bagages dans la nuit noir. Les jambes trainantes, il fut relâché dans la boue au pied d'un étrange personnage imposant barriolé de milles breloques et à la langue féroce et acerbe.

"Messieurs ma Mule, mes outils ? "

Devant l'indifférence et l'agitation du campement, Sanchov se redressa la peur au ventre. Mais quels outils de torture pouvaient bien être une Rada, une Sich, un torche cul , une kourène ? Autant de questions qui se posaient dans sa petite tête habituée à un vocabulaire plus clairvoyant. Sanchov suivit sagement les trois hommes sans mot dire vers l'inconnu, vers la mystérieuse Natalya.

se tourne vers quelques Cosaques trainant

- bande de moule ! oui vous 3 là ! amenez les "outils" du gringalet a la Taverne !

Les 3 hommes s'empressèrent de se diriger vers la Mule. Le pauvre Homme voyait déjà sa mule dépecer... ses affaires piller... bref il s'imaginait déjà sans plus rien


Habra renifla puis rajouta

- EH! les cul terreux !

Les 3 hommes s’arrêtèrent

- vous nous apportez tout ce bordel en 1 seul morceau! et pas touche a la mule !

- oohhhhhhh !!

- ET REMUEZ VOUS LE CUL AVANT QUE JE VOUS FOUTE MON PIED DEDANS !!

une rumeur parcouru le campement..il y avait un envoyé moscovite qui se dirigeait - accompagné d'Habramovitch - vers la Taverne...

Le bataillon PIitschikoff était au grand complet et se préparait pour quitter la Sich vers les contrées non encore contrôlées.

- Par le jupon d'une pucelle ! s'écria Ivan qui, profitant de l'activité, s'envoyait une petite bouteille en douce Là bas c'est pas Habra avec sa nouvelle donzelle ?

- Mais non purin de jument, il s'agit certainement de cet envoyé moscovite...Allez bande d'ivrognes engrossés comme des franzy, c'est pas le moment de rêvasser...On part à la nuit tombée et le premier qui se perd il devra porter un vêtement propre durant 2 jours c'est compris ?!

Les hommes, se remirent aux préparatifs....Ils savaient qu'Igor ne plaisantait pas dans ces moments là

- Morte-couille, il va déguster le moscovite....Surtout qu'il va devoir boire avant même d'ouvrir la bouche, hahaha ! lâcha Bolkonsky à haute voix

Les hommes autours rires aussi de bon coeur...C'est pas tous les jours qu'un moscovite passait par là.....et ils se doutaient bien que ce dernier allait être 'soigné' ....